Festival international cinéma et migrations d’Agadir au Maroc
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Plein feu sur le Bénin
A Agadir au Maroc où se déroule du 5 au 10 novembre 2018 le festival international « Cinéma et Migrations », le Bénin est le pays invité d’honneur. Le réalisateur Sylvestre Amoussou s’y retrouve comme un poisson dans l’eau, chouchouté par les médias qui connaissent sa stature et sa filmographie, entouré par ses compatriotes qu’il propulse également au-devant des caméras.
Dans la majestueuse salle de cinéma Rialto de la ville, le lancement du festival a démarré par un vivat à la délégation du Bénin qu’il conduit.
« Nous saluons la présence du Bénin. Nous sommes tous africains et fiers » disait le Maître de cérémonie. Pour Sylvestre Amoussou dont le film « l’Orage africain, un continent sous influence » sera projeté dans ce même cinéma ou s’ouvre le festival, cette présence est le couronnement d’une diplomatie volontariste de sa part qu’il mène depuis dix ans. C’est grâce à son premier long métrage « Africa Paradis » qu’il a découvert la ville d’Agadir, cette station balnéaire qui mise prioritairement sur le tourisme, et son festival. Depuis lors, il a enchainé plusieurs séjours et a même été membre du jury au cours d’une précédente édition du festival. Face au succès de sa dernière production cinématographique « l’Orage africain, un continent sous influence » (étalon d’argent et prix de l’Assemblée nationale du Burkina-Faso au Fespaco 2017), le festival a alors souhaité faire de lui l’invité vedette de sa quinzaine édition et de son pays, le Bénin, l’invité d’honneur. Cette démarche est entreprise depuis l’année 2016 par le festival international « Cinéma et Migrations » d’Agadir qui met, à chaque édition, plein feu sur le cinéma d’un pays africain en particulier. C’est ainsi que la Côte d’Ivoire a ouvert le bal suivi du Cameroun en 2017.
Le rapport entre le cinéma de Sylvestre Amoussou et celui du Maroc traduit une histoire de longue portée. C’est en effet avec l’aide du centre national du cinéma marocain que la post-production de son film « Un pas en avant, les dessous de la corruption », tourné en 35 millimètres au Bénin, a été assurée dans les studios du Maroc. Il en est de même pour l’Orage africain dont la musique de film est l’œuvre de Mohamed Oussama du Royaume Chérifien.
Faire du Bénin, le pays hôte du festival international « Cinéma et Migrations » d’Agadir a justifié l’invitation adressée, grâce au soutien du Ministère marocain des affaires étrangères, à des acteurs représentatifs du cinéma béninois. Amoussou lui-même a fait ses recommandations. Ainsi, le Bénin est représenté à Agadir par le Directeur Général du Centre national du Cinéma et de l’Image animée (CNCIA), Eric Todan. Ce dernier est parti de Cotonou avec Arcade Assogba, premier assistant réalisateur sur les deux longs métrages de Sylvestre Amoussou tournés au Bénin, Cornelia Glèlè, réalisatrice de film documentaire et par ailleurs animatrice d’un blog essentiellement dédié au cinéma, et Sandra Adjaho, comédienne ayant incarné des rôles principaux sur les deux derniers longs métrages de Sylvestre Amoussou. Deux journalistes du Bénin, Happy Goudou (ayant été comédien sur « Un pas en avant, les dessous de la corruption ») et Chanceline Mèvowanou font également partie de la délégation. Sylvestre Amoussou quant à lui est parti de Paris où il réside avec le communicant Codjovi Tossou et le réalisateur Kader Alassane. Toutes ces personnes sont appelées à mettre en exergue la culture béninoise et son cinéma en particulier dans le cadre d’ateliers de formation, de rendez-vous divers avec les médias.
Arcade ASSOGBA