Les Courts du soir : L’avant clap de fin de l’année 2020
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Initiative de l’association Kitikili présidée par Arcade Assogba, le ciné-débat mensuel autour des films courts métrages achève tout doucement sa première année de mise en œuvre au centre culturel Artisttik Africa.
La séance du jeudi 24 septembre 2020 s’est déroulée autour du film Rasta du franco-algérien Samir Benchikh. Le jeune réalisateur qui a démarré sa carrière par un film documentaire tourné en 2008 en Côte-d’Ivoire explore le même pays à travers ce court métrage de fiction portant sur le conflit armé qui l’a ravagé dès le début des années 2.000.
Image du film - DR.
« Rasta (16 ans) est traumatisé par un conflit armé qui ravage son pays. Hanté par un drame qu’il garde secret, il va entamer un périple dans la zone de guerre tenue par la Rébellion, à la recherche d’un mystérieux milicien… ». Le synopsis ainsi libellé, annonce sobrement un film noir au sens esthétique, réalisé caméra au poing dans des décors lugubres d’un monde en plein chaos où, au jour succèdera une nuit sans fin. Un univers dans lequel un adolescent stéréotypé rasta devra faire face à son destin en allant, comme pour se confesser, au-devant de la mère d’un rebelle qu’il a tué pendant le conflit. « C’est un crime dont le souvenir l’empêche de respirer, et dont il se doit de se décharger », a souligné un participant au ciné-club.
Giscard Dah-Fonton et Arcade Assogba qui ont co-animé la soirée y voient tous les deux la double problématique de la vengeance et du pardon qu’ils rattachent respectivement au film Le fils, des frères Dardenne (2002) et Daratt, une saison sèche, de Mahamat-Saleh Haroun (2006). Mais la question des enfants-soldats est également une donnée essentielle de ce film. En cela, son traitement narratif sous la forme d’un parcours entre le sud et le nord de la Côte-d’Ivoire renvoie au roman Allah n'est pas obligé, de l’ivoirien Ahmadou Kourouma.
Eric Todan, DG Cncia Bénin et Arcade Assogba - DR.
Le débat a été assez nourri lors de cette séance des Courts du Soir à laquelle ont participé majoritairement des professionnels du cinéma et également le Directeur Général du Centre national du cinéma et de l’image animée du Bénin – CNCIA Bénin, monsieur Eric Todan.
Les organisateurs de l’évènement annoncent la dernière soirée de l’année 2020 pour le jeudi 15 octobre avec au programme une Carte blanche au réalisateur et producteur béninois Claude Balogoun.
Antoinette Sossou
Copyright photo couverture: Karin Beese