«  Nous sommes dans le processus de promouvoir la gent féminine à chaque résidence »

Artiste plasticien, l’Ivoirien Mamadou Ballo s’est résolument engagé au service de ses pairs, outre ses potentialités artistiques. Et ceci, à travers un projet de résidence de création d’art contemporain dont les premiers pas ont été posés du 14 au 21 Juin dernier à Bonoua (Côte d’Ivoire). Au terme de cette riche et belle expérience, l’initiateur expose les tenants et aboutissants de la résidence. Entretien.

Quel est principal déclic de votre projet de résidence de création ?  
Il faut dire que plusieurs facteurs m’ont motivé à actionner ce projet de résidence de création avec mes collègues. Les plus essentiels se résument en trois points majeurs. Le premier point est lié à l’environnement calme et verdoyant de mon studio de travail. Des travaux ont été effectués afin que ce lieu remplisse désormais les critères d’un espace artistique et culturel. Le deuxième point est plus intimiste parce que l’espace crée en moi une inspiration inouïe lors de mes créations contemporaines. Le troisième et dernier point, c’est de pouvoir partager avec d’autres créateurs contemporains ce que je ressens dans cet endroit merveilleux d’une part, et d’autre part, se mettre ensemble pour sortir quelque chose de fabuleux.

Comment avez-vous fait la sélection des artistes ?
Pour l’instant, je n’ai pas encore opté pour un appel à candidatures, mais cela peut intervenir lorsque j’en sentirai le besoin. Pour cette première expérience, j’ai associé des créateurs contemporains proches. En côte d’Ivoire, généralement, les créateurs contemporains se connaissent en majorité. Puisque l’espace a une capacité d’accueil de quatre (04) personnes, on a fait appel à quatre (04) artistes contemporains. Il s’agit de Dion Banda (Peintre), Gbahi Rachelle Flaure Blé (Plasticienne), Zoro Zipa (Peintre Graffeur) et Emile Gbèdé (Peintre). Malheureusement, ce dernier n’a pas pu honorer le rendez-vous pour des raisons de santé. Mais ce qui est important à retenir, l’aventure a été que faite avec le trio présent dans la pure convivialité.


Que peut-on savoir sur les préparatifs liés à la logistique de la résidence ?
Tout a été organisé par mes soins. Tout le matériel de travail des créateurs contemporains était disponible. Je veux parler entre autres des pots de peintures, les tissus et les bois pour les châssis. Chaque artiste a été installé dans son logement. Ensuite, chaque participant a crée son espace de travail individuel. Outre cet espace individuel, nous avons en commun un autre espace d’échanges, de partage d’expériences et de restauration. Il faut dire que tout ceci a été mis en place grâce à mes fonds propres. C’est aussi le prix à payer quand on est engagé pour ce genre de projet.


Etes-vous satisfait des résultats de la résidence ?
J’ai une satisfaction morale d’abord au terme de la résidence. Parce que le premier pas vient d’être affranchi. Le projet a pris corps pour le bien être des artistes contemporains, dans la mesure où il entre dans la construction totale de leur carrière artistique. Ensuite, grande a été ma satisfaction au regard des résultats obtenus. Nous n’avons pas identifié un thème sur lequel l’artiste doit travailler. Nous avons laissé un choix libre à chaque artiste pour ses créations. A travers cette option, chaque artiste a donné le meilleur de lui-même. Dans cette liberté totale, chaque artiste selon ses inspirations a pu faire découvrir des créations formidables. Il faut dire que des échanges ont fortement enrichi cette résidence où chaque artiste a appris quelque chose de nouveau. Je peux vous assurer que le projet va se pérenniser chaque deux (02) mois. L’espace reste ouvert à tous les créateurs contemporains nationaux, régionaux et internationaux. La spécificité du projet est d’encourager la gente féminine à chaque résidence. 

     
Comptez-vous valoriser les créations issues de la résidence ?
Pour l’instant, les œuvres réalisées au cours de cette résidence restent l’exclusivité des artistes contemporains. De manière consensuelle, chaque œuvre créée par un artiste contemporain lui appartient. Il peut chercher à vendre l’œuvre ou la présenter lors d’une exposition individuelle ou collective. Dans la suite du projet, on peut donner aux artistes contemporains ayant participé à la résidence d’exposer son œuvre à la galerie de l’espace qui prendra corps bientôt. Au cas où un artiste vend une œuvre, il peut de façon volontaire soutenir l’espace à pérenniser les résidences.


Un mot pour clore cet entretien.
Je remercie tous les artistes contemporains ayant accepté de donner un coup à ce projet. Je suis ravi de les côtoyer durant les travaux de cette résidence de création. Les résidences Mamadou Ballo sont ouvertes à tous ceux qui veulent faire cette expérience.

Propos recueillis par Rodéric DEDEGNONHOU

Crédit Photos : DR.

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