« Le Festival » ou l’art total

Avant la clôture de sa quinzième édition, le festival international cinéma et migrations d’Agadir a servi de cadre au tournage d’un court métrage intitulé « Le Festival » qui sera diffusé à l’ouverture de sa prochaine édition en 2019. Un énième outil par l’entremise duquel les organisateurs du festival misent sur le rapprochement des peuples et des cultures par le cinéma dans une perspective migratoire digne et humaine.

Cet après-midi du 9 novembre 2018, le réalisateur marocain Mostafa Madmoune a rendez-vous avec plusieurs acteurs du cinéma présents au festival international cinéma et migrations d’Agadir. Avec sa jeune équipe de production, une mobilisation importante a été réalisée. La machine à l’air bien rôdée parce que tous ont déjà fait leur preuve par le passé. Réaliser un court métrage sur une thématique précise pendant que se déroule le festival, Mostafa Madmoune l’a déjà fait, il y a un an. L’exercice a donné lieu au film « Diversité » qui a été projeté à l’ouverture de cette édition du festival. Une performance qui, par un travelling qui dure les dix minutes du film, donne à voir plusieurs personnes d’origines diverses discutant de choses éclectiques et imprécises. On aurait dit une matérialisation de la tour de Babel ; Babel travelling semble être le non-dit de l’œuvre.

Pour cette année, c’est plutôt l’acte d’aller tous ensemble au cinéma sans distinction ni discrimination aucune que saisit ce créateur à la voix fluette, les yeux cachés sous des lunettes de soleil, une casquette vissée sur le crâne. Il dirige les nombreux intervenants dans son film en passant du français à l’arabe, sans transition.

Les scènes qui se tournent cet-après midi seront les dernières du film. Elles présentent différentes actrices professionnelles qui dansent à l’appel des tambours sénégalais qu’accompagne la voix gutturale d’un griot. Sandra Adjaho du Bénin incarne l’une de ces danseuses. Elle bouge avec grâce et sera rejointe avec autant d’élégance par la célébrissime actrice de cinéma tunisien Fatma Saidane et d’autres jeunes actrices arborant des tenues de fées d’orient. Elles viennent de Tunisie et du Maroc.

A la technique, de très jeunes hommes et femmes sont à la manœuvre. Ils sont étudiants en cinéma. Celle qui assure le cadre a été assistante sur des productions d’Hollywood à Ouarzazate, ici même au Maroc.

Ce tournage a attiré plusieurs curieux. C’est avant tout un spectacle d’art vivant qui se déroule sur l’esplanade du cinéma Rialto. Après avoir mis en boite l’entrée en scène des danseuses, l’équipe technique ira se jucher sur toit du cinéma. Depuis le haut sera capturée une foule joyeuse de danseurs qui rejoint en file indienne la troupe de tamtameurs sénégalais. La parade joyeuse des derniers arrivants est constituée de plusieurs personnalités du cinéma marocain, des dirigeants du festival, des responsables de délégations invitées à l’image du directeur du centre national du cinéma et de l’image animée du Bénin, mais aussi de festivaliers lambda. Toute cette troupe finira par s’avancer vers l’intérieur de la salle de cinéma. Ainsi s’achève le tournage de ce court que le public de la 16ème édition saura vivre en 2019, près de la corniche d’Agadir.       
            

Arcade ASSOGBA

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